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Th Fr Crassous Ecrits
6 décembre 2014

Prescience

Ce poème a été publié dans la Main millénaire n°8, printemps 2014

 

2007 thai¨lande nuages lac bergerac tania enfants titou 113

Un bouillonnement sans commencement ni fin

Spectre comme arbre battu par les vents,

Parcourt dénudé le chant des sources.

 

Fragile, sans direction sans force  mais perçant,

Elle l’entend qui craque et gémit

Mais ne le comprend pas.

 

Femme meurtrie aux aubes silencieuses,

Maîtresse de sa mort, elle se promène avec elle

Dans ce mois où les clochettes,

Langoureuses et cruelles,

Éclosent rituellement asters et dahlias ;

Elle attend patiente, la main glacée sur son cou.

 

Du tertre caressé par l’ultra scène de l’univers,

Trace des premiers âges en ces jours de printemps,

Elle lance ses doigts rouillés vers l’automne,

En grâce

De sauver son amour de cette éternité.

 

La netteté des images s’est enfuie ;  Mais

Les couleurs de leurs pétales givrés,

Mouillés et macérés dans l’éternelle saison,

La supplient

D’imaginer encore la moustache et les yeux

Qui la prient.

 

Seule une tache noire et ses ombres subsistent

Sur la froidure sans âge.

Les visages indiscrets s’évanouissent

Dans les rues affairées :

Un fil invisible s’enroule sur l’azur.

 

Quelle importance donner aux choses ?

 

Des phrases tournoient  au réel ;

Malheureuse,

Elle attise un détail, se sent dans une pièce

De théâtre sans titre,

Jouée jour après jour sous la toile clair-obscur.

 

Désert étrange, vu seulement d’elle

Et partant merveilleux.

 

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