Renouveau
Je ne suis plus un lac
Mais un désert de larmes
Et guette
Partout
Le son de ta voix.
À toi, mon ange, j’ai rendu les armes.
Je t’entends
Dès l’aube en son pavois
Et jusqu’au dernier éclat du soleil
En son charme.
Mon cœur se chauffe
À tes paroles suaves
Que j’aurais aimé entendre
De ton vivant.
En boucle
Ce chant d’amour se lance,
Accroché
Aux perce-neiges éclatants,
Puis rebondit
Sur clochettes de Mai,
Et dans le ciel d’azur
De sonnets en sommets.
Puis par les chrysanthèmes
Se rappelle le souvenir
Qu’à Noël,
Les fleurs ne peuvent pas mourir.
Seul l’hiver s’engourdit
En silence neigeux.
Le ciel a beau charrier
De gros nuages,
Le renouveau se blottit
Sous ce tapis moelleux.
Le printemps
À mes blessures offrira
Un baume doré de miel
Et des couleurs d’arc-en-ciel
Sur tableau de verdure.
Oh Constance infinie
De superbe nature !
Comme l’arbre s’endort,
Cloué par ses racines,
Avec ceux qui forment mes origines
Je discute déjà.
Comme si je m’éveillais
D’un si long sommeil,
Je retrouve leurs voix
Par-derrière l’horizon.
Elles m’incitent au bonheur,
Je me fais une raison :
Paix et sérénité sont,
Disent-elles,
De toutes les saisons.
Il faut saisir l’instant,
Prendre la main tendue,
Se donner de tout cœur
À tout inattendu,
Goûter ces minuscules temps
De l’infinie tendresse,
Attraper ces minutes,
Les enchaîner bout à bout
Pour un collier de joie
À partager
Ceux que l’on aime
Privilégier ces heures miraculeuses,
Donner un sens aux aspirations,
Plutôt que se gorger
de récriminations enjôleuses…
Tu le vois, mon ange,
Je ne suis plus
Un désert de larmes
Mais guette encore partout
Le son doux de ta voix.
Thérèse-Françoise CRASSOUS